Un cinéportrait d’Alain Gheerbrant autour de son langage poétique.
Alain Gheerbrant, voyageur, il a dirigé en 1949-1950 l’expédition Orénoque-Amazone ; éditeur, il a publié, chez k éditeur qu’il a fondé après la guerre, Artaud, Bataille, Arp. Benjamin Péret et Camille Bryen, avec qui il composa l’Anthologie de la poésie naturelle ; homme de plume, avec L’Expédition Orénoque-Amazone (1952, rééditée et enrichie en 1993), mais il fut aussi ethnologue, musicologue et réalisateur de films, dont Des hommes qu’on appelle sauvages (1952).
Avec Jean Chevalier, il est le co-auteur du Dictionnaire des symboles (1982.
Une vie riche, rebelle à tout système de pensée, aventureuse, irréductible, l’écrivain retient la quintessence du langage, la poésie.
Alain Gheerbrant – le langage dénudé
« La production de l’art c’est d’abord l’artisan qui, en pratiquant son art, se pratique lui-même et exprime la chose qu’il est » (F. Roustang), l’art selon Socrate, s’exprime intensément au travers de « l’artisan » attachant que nous rencontrons dans ce portrait.
Le poète Alain Gheerbrant se livre ici dans son langage dénudé. Auteur de nombreux textes et co-auteur du dictionnaire des symboles, il nous propose de traverser quelques symboles inamovibles jusqu’à atteindre une réalité plus profonde, où l’esprit abdique.
Ce ciné-portrait, du début à la fin, est une invitation à « être », à dépasser la porte de la personnalité et de son langage inconditionnel.
On y découvre une forte tentation à résister, comme ce rêveur qui se place hors des forces dissuasives, à vivre le rêve plutôt que rêver sa vie. On flotte ici hors du sens commun, hors de la pensée. La cause et l’effet sont confondus, l’esprit et la matière ne font qu’un fruit qui mûrit : poème. Et Jean Arp qui « se mettait dans ses poèmes comme il enfilait un pardessus » raconté par son admirateur.
La transe se dessine. Le langage perd son sens, le récit se disloque en une perception bien plus vaste, comme le fit Henri Michaux au plus profond de ses textes.
En deçà de la pensée, le sujet s’évapore : « il y a dans le langage un goût de la métamorphose ».
Merci Rina de nous offrir à découvrir la sagesse d’Alain Gheerbrant.
Nicolas Flament, 2017
Bibiliothèque nationale de France
Hommage à Alain Gheerbrant
A l’occasion du fonds donné par
Alain et Edwige Gheerbrant à la BnF.
Avec Sabine Wespieser, Catherine Faivre d’Arcier, Dominique Collignon-Maurin, Marie Richeux, Michel Crépu, Michel Le Bris, Pascal Dibie, Jacques Leenhardt, Rina Sherman…
En avant première
Alain Gheerbrant, le langage dénudé
Rina Sherman
2 octobre 2014
BnF, François-Mitterrand
Éditeur, voyageur, cinéaste, ethnologue, poète, Alain Gheerbrant (1920-2013) a exploré le XXe siècle de toutes les facettes de son talent. Éditeur, il fonde k éditeur en 1945 et publie Bataille, Artaud ou Péret.
En 1948, il prend la tête de l’expédition Orénoque Amazone, dont il rapporte un livre devenu un classique de la littérature de voyage, L’Expédition Orénoque Amazone, sans cesse réédité depuis 1952.
En 1975, il est du Congrès de la Culture de La Havane qui réunit intellectuels, écrivains et artistes du monde entier. Comme ethnologue, il ne cesse de parcourir le monde et réalise enquêtes, reportages et documentaires en Afrique (Congo noir et blanc, 1955), en Turquie, en Amérique latine (L’Amazone, un géant blessé, 1988). Alain Gheerbrant, en collaboration avec Jean Chevalier, est aussi l’auteur du Dictionnaire des symboles, paru en 1969.
Dès 2075, Alain Gheerbrant faisait don d’une partie de ses archives (manuscrits,photographies, bandes son) au département des Manuscrits de la BnF. Depuis, le fonds a été régulièrement complété grâce à la générosité d’Edwige Gheerbrant.
C’est toute la richesse de ce parcours qui sera évoquée au cours de cette soirée d’hommage, à travers témoignages, lecture et films.
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